Retour vers Aminosides
Les aminosides, comme tout médicament, sont liés à des effets indésirables. Seulement deux effets indésirables notables seront discutés ici, de par leur intérêt clinique. Les cliniciens désirant de plus amples informations sur les effets indésirables des aminosides sont invités à consulter un pharmacien ou la littérature appropriée. De plus, étant donné la toxicité de cette classe d’antibiotique, il est souvent suggéré d’employer les aminosides lorsqu’aucun autre traitement ne peut être utilisé, à la plus petite dose et pour la plus courte durée possible. Le patient devrait être informé du risque de toxicité avant le début du traitement et cette discussion devrait être documentée dans le dossier-patient.
Néphrotoxicité
- Aminosides liés à des cas de néphrotoxicité depuis leur introduction sur le marché dans les années 1940;
- Généralement expliquée par 3 mécanismes : toxicité tubulaire rénale (principale cause), diminution de la filtration glomérulaire et diminution du débit sanguin rénal;
- Incidence rapportée jusqu’à 25%;
- Toxicité généralement réversible, si l’effet indésirable est détecté rapidement et les aminosides cessés;
- Faire un suivi de la créatinine 2 à 3 fois par semaine au minimum;
- Facteurs de risques généralement acceptés sont l’âge avancé, une fonction rénale de base diminuée, l’administration concomitante d’autres médicaments néphrotoxiques, la grossesse, l’hypothyroïdie, l’insuffisance hépatique, la déshydratation, la diminution de la taille rénale, l’acidose métabolique, la déplétion en sodium, les traitements de longue durée, les hautes doses totales, le régime thérapeutique traditionnel et les niveaux suprathérapeutiques.
Ototoxicité
- Aminosides liés à des cas de cochléotoxicité (perte auditive permanente) et de toxicité vestibulaire (désordre de l’équilibre);
- Généralement expliquée par la production de radicaux libres induisant une apoptose cellulaire;
- Incidence rapportée jusqu’à 10%.
- Toxicité possiblement irréversible, il est recommandé de cesser les aminosides immédiatement si apparition de signes et symptômes d’ototoxicité;
- Faire un dépistage en cours de traitement pour détecter la présence de toxicité vestibulaire (ataxie, vertige, oscillopsie, nausées, vomissements, etc) ou cochléaire (diminution de l’acuité auditive, acouphène, sensation d’eau dans les oreilles, etc).
- Toxicité qui peut se développer chez les patients avec fonction rénale normale avec des dosages sériques dans les cibles thérapeutiques;
- Si la durée de traitement prévue est de plus de 5 à 7 jours : envisager faire un audiogramme de base et un contrôle en cours de traitement (ad chaque semaine selon la littérature);
- Facteurs de risques généralement acceptés sont l’âge avancé, la présence d’IRA, les niveaux suprathérapeutiques, la présence de problèmes auditifs de base, les prédispositions génétiques, l’administration concomitante d’autres médicaments ototoxiques et l’utilisation fréquente ou prolongée d’aminosides.