« Par exemple, certains individus craignent de s’endormir le soir. Ils évitent le sommeil. D’autres personnes pensent à leurs mauvais rêves pendant les périodes d’éveil, ce qui peut nuire au bon déroulement de leurs journées », explique Dr Antonio Zadra, directeur du Laboratoire de recherche sur les rêves et professeur titulaire au département de psychologie de l’Université de Montréal. « Heureusement, il existe une solution simple pour résoudre ce problème : la répétition d’imagerie mentale (RIM). C’est de loin le traitement qui marche le mieux contre les cauchemars récurrents. »
Mais qu’est-ce qu’un cauchemar? Un cauchemar, c’est un rêve désagréable qui génère des émotions négatives très intenses, comme la peur, le dégoût, la tristesse ou, encore, la honte. Selon le Dr Zadra, ce type de rêve, qui n’a pas de fonction connue à l’heure actuelle, peut apparaître à la suite d’une situation stressante ou traumatisante. « Cependant, certains cauchemars n’ont pas de causes ni de déclencheurs définis. Et l’idée que les cauchemars récurrents puissent être un trouble du sommeil en soi, c’est nouveau pour bien des gens », précise ce chercheur au Centre d’études avancées en médecine du sommeil (CÉAMS) du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. |
La répétition d’imagerie mentale à la rescousse!
Approche non pharmacologique, la thérapie par RIM consiste à modifier le contenu d’un cauchemar en remplaçant un ou plusieurs éléments de celui-ci par de nouvelles images. Pour que la méthode fonctionne, la personne qui fait les mauvais rêves doit visualiser son nouveau scénario tous les jours pendant quelques semaines.
« Il n’est pas nécessaire de changer le cauchemar de A à Z. Ce peut être un détail. La personne choisit ce qui semble bon pour elle », explique le scientifique qui compte 30 ans d’expérience dans son domaine d’expertise.
Comment pratiquer la RIM ?
Il y a plusieurs façons de s’y prendre. « Personnellement, je conseille aux gens de commencer par écrire une version modifiée de leur cauchemar pour, ensuite, se la représenter mentalement. Pour obtenir les résultats escomptés, il faut pratiquer la visualisation de façon quotidienne », insiste Dr Zadra. Les gens peu à l’aise avec l’écriture peuvent utiliser le dessin. « Cela marche bien avec les enfants. »
La technique de répétition d’imagerie mentale comporte plusieurs avantages. En plus de bien fonctionner, même avec les individus atteints d’un syndrome de stress post-traumatique, elle est accessible et relativement simple. « Il n’est pas nécessaire de faire une thérapie pour diminuer la récurrence des mauvais rêves », précise le professeur. N’empêche, avoir un guide pour apprendre à visualiser peut s’avérer utile. D’ailleurs, certains médecins ou thérapeutes peuvent offrir ce service.
À savoir! Les personnes souffrant d’un stress post-traumatique pourraient avoir besoin d’une médication pour venir à bout de leurs cauchemars. |
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