Nouvelles du CIUSSS

Rêves bizarres et négatifs pendant la pandémie? Vous ne rêvez pas!

La pandémie que nous vivons actuellement a entraîné de nombreux changements dans nos habitudes de vie. Elle a même modifié la quantité et la nature de nos rêves ainsi que le nombre dont nous nous souvenons.

Selon le Directeur du laboratoire des rêves et cauchemars au Centre d'études avancées en médecine du sommeil (CEAMS) situé à l'Hôpital du Sacré-Coeur-de-Montréal, Tore Nielsen, lorsque les premières directives du confinement ont été mises en place, la population a connu de manière inattendue une hausse de rêves vifs et étranges, surtout à propos de la COVID-19 et de la distanciation sociale.

Considérant l’ampleur de cette vague d’augmentation des rêves, la situation a été documentée au niveau mondial. Les chercheurs ont déterminé les trois principaux facteurs à l’origine de ce phénomène. 

1.    L’augmentation des heures de sommeil

Bien que l’insomnie ait augmenté chez une partie de la population, pour plusieurs la pandémie a eu l’effet contraire. Avec la réalité du télétravail, le temps de déplacement économisé s’est transformé en heures de sommeil supplémentaires. Ainsi, plus vous dormez longtemps, plus votre sommeil avec mouvements oculaires rapides (REM) augmente, période pendant laquelle les rêves les plus vifs et les plus émotionnels se produisent.

2.    Nos craintes ont des répercussions sur nos rêves

Les chercheurs théorisent que les rêves aident à résoudre des problèmes, à consolider des souvenirs durables et à réguler les émotions, en rejouant des éléments d'événements vécus dans la journée. De nombreux rêves en période de COVID-19 reflètent donc les craintes de contagion et les défis de la distanciation sociale. Lorsqu’un traumatisme grave se produit, des cauchemars surgissent dans lesquels le souvenir de la peur est rejoué. En résumé, l'impact de la pandémie sur les rêves d'une personne varie selon son niveau de traumatisme face à la situation.

3.    Les médias sociaux amplifient nos émotions négatives

Lors de la première vague de la pandémie, plusieurs personnes ont diffusé leurs rêves en ligne. Cette situation virale peut avoir incité les internautes à se rappeler leurs rêves liés à la COVID-19 et à les partager dans leurs réseaux sociaux. Ceci aurait donc créé un cercle vicieux qui a influencé la population à rêver davantage à la pandémie. Selon un article paru sur le site Psychology Today, les données suggèrent que les reportages des grands médias n'ont probablement pas déclenché le phénomène, mais ont peut-être amplifié sa portée, du moins temporairement. 

Si vos rêves vous angoissent trop, Dr. Julie Carrier, chercheuse au Centre d’études avancées en médecine du sommeil du CIUSSS et directrice de la campagne Dormez là-dessus, vous propose des techniques pour diminuer leurs répercussions négatives sur votre vie éveillée :

  • Soyez rassurés car les mauvais rêves sont normaux dans les circonstances actuelles;
  • Libérez votre esprit des sujets angoissants tôt dans la soirée;
  • Préparez votre sommeil à la détente en pensant à des sujets qui vous font du bien;
  • Apprenez à pratiquer le rêve lucide qui permet de prendre conscience que l'on rêve. 

Dans tous les cas, autorisez-vous des moments de détente et profitez de vos heures de sommeil. Les rêves peuvent être troublants, mais ils sont aussi impressionnables, malléables et parfois inspirants!

Source : The COVID-19 Pandemic Is Changing Our Dreams 

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Liens utiles : 

Pour participer à une étude de recherche continue sur les rêves pendant la pandémie (en anglais)
Conseils et capsules mis à jour régulièrement sur le site Dormez là-dessus!
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