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Commotions cérébrales: un plus grand danger pour les femmes?

Si votre fille reçoit un coup à la tête pendant un match de soccer, est-elle plus à risque d’avoir une commotion cérébrale que son frère? La réponse est oui. En effet, les recherches démontrent que les femmes subissent plus souvent ce type de blessure et qu’elles en ressentent les répercussions plus longtemps. Pourquoi? Louis De Beaumont, neuropsychologue et chercheur spécialiste en trauma crâniocérébral au Centre de recherche du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, vous éclaire sur le sujet.

Pourquoi les femmes sont-elles plus à risque de subir des commotions cérébrales?

  • La musculature. Les muscles du cou et des épaules jouent un rôle important dans l’absorption des coups à la tête. Comme ces muscles sont souvent moins développés chez les femmes, elles sont moins bien protégées contre les traumas craniocérébraux.
  • Les fluctuations hormonales. Selon les recherches, les femmes sont plus à risque de subir une commotion cérébrale pendant leur phase ovulatoire. « À ce moment-là, la progestérone atteint un pic, ce qui entraîne une nette augmentation de l’inflammation dans le corps. Si un choc survient durant cette période, l’inflammation peut aggraver les effets, et même les conséquences du trauma craniocérébral », explique l’expert, qui est aussi professeur à l’Université de Montréal. 

Quels sont les impacts d’une commotion cérébrale chez les femmes?

  • Une récupération plus longue. « Chez les hommes, la récupération après une première ou une deuxième commotion cérébrale prend généralement de deux à trois semaines. Chez les femmes, cela peut s’étirer sur plusieurs mois. De manière générale, elles sont plus attentives aux signaux que leur envoie leur corps, et cela les incite à prendre plus de précautions. En revanche, les hommes ont tendance à minimiser leurs symptômes et à jouer les durs à cuire, ce qui augmente leur risque de complications. D’ailleurs, les garçons sont habituellement plus téméraires que les filles », souligne le professionnel de la santé.
  • Un risque accru d’anxiété et de dépression. Les conséquences psychologiques d’une commotion cérébrale touchent les femmes deux ou trois fois plus souvent que les hommes. « Elles peuvent avoir peur de faire des activités à risque, de subir d’autres commotions, de vivre avec des séquelles graves… Ces peurs peuvent amener certaines filles à laisser tomber leur sport. Si des signes d’anxiété apparaissent, il est important de consulter un professionnel de la santé, comme un psychologue, le plus rapidement possible. Autrement, la peur peut s’installer à long terme et les mener à bouger moins souvent qu’avant », poursuit monsieur De Beaumont. Pour obtenir du soutien, il conseille aux gens de communiquer avec l’Accueil psychosocial du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Les intervenants pourront les orienter vers les ressources et leur suggérer des outils ou des exercices pour atténuer les symptômes d’anxiété et de dépression.

Comment prévenir les traumas crâniens?

  • En portant un équipement protecteur lors des sports à risque (ex. : vélo, football, hockey, rugby, boxe, ski alpin, etc.). 
  • En adoptant des comportements sécuritaires (ex. : conduite automobile, consommation de drogues et d’alcool, port de crampons, etc.). 
  • En aménageant les espaces de vie pour limiter les risques de chute, particulièrement chez les personnes vieillissantes (ex. : enlever les carpettes, mettre des barres de sécurité dans la salle de bains, etc.).
  • En faisant des exercices de renforcement musculaire et d’équilibre régulièrement (ex. : Pilates, yoga, etc.) tout au long de sa vie. 
  • En suivant le programme Prévention des chutes du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. 

Le saviez-vous? 

D’après certaines recherches, la « pilule » pourrait réduire le risque et la gravité des commotions chez les femmes. En stabilisant les hormones, les anovulants limiteraient l’inflammation dans le corps. Ils aideraient aussi à la récupération après un choc à la tête.

Besoin d’aide?

Un risque supplémentaire de trauma crânien pour les femmes est la violence conjuguale. Même si ce n'est pas facile, plusieurs ressources existent pour ce sortir d'un milieu familial violent (SOS violence conjugale, groupe de soutien pour les personnes victimes d’agression, etc.).  

Si vous avez subi un traumatisme crânien, consultez rapidement un professionnel de la santé. Vous obtiendrez ainsi des soins et des conseils adaptés à votre situation. En cas d’urgence, appelez le 911

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