Des facteurs variés
De nombreux facteurs peuvent nuire à la qualité et à la durée du sommeil. Selon Cloé Blanchette-Carrière, qui travaille au Centre d’études avancées sur le sommeil (CÉAMS) depuis 12 ans, plusieurs éléments peuvent entrer en ligne de compte, dont la génétique, les traumatismes, le mode de vie, la morphologie, la douleur chronique, le stress, l’anxiété, la consommation de substances, etc.
Comme la plupart des troubles du sommeil, l’insomnie peut entraîner des répercussions sur la santé mentale. « Je dois dire que l’inverse est aussi vrai », poursuit la doctorante en psychologie. « La santé mentale peut impacter le sommeil, et les deux peuvent s’influencer mutuellement. Par exemple, une privation de sommeil majeure peut provoquer des symptômes qui ressemblent à ceux d’une psychose. Si elles se réveillent la nuit, les personnes souffrant d’anxiété peuvent, quant à elles, avoir de la difficulté à se rendormir, car leurs pensées pourraient se bousculer dans leur tête. Il y a aussi des gens qui ont tendance à fuir leurs problèmes en dormant durant la journée. Ils utilisent alors le sommeil comme un moyen d’évitement ou de défense, ce qui peut les amener à manquer des rendez-vous ou à être en retard au travail. » Les troubles du sommeil peuvent aussi affecter la concentration, l’humeur, la patience, la vigilance, l’appétit, etc. Bref, les répercussions sont nombreuses.
Le saviez-vous? « Les personnes qui souffrent d’insomnie ou de fatigue diurne courent environ 20 % plus de risque d’être impliquées dans des accidents de la route. Si elles ont régulièrement recours à des somnifères, le risque de collision est alors 50 % plus élevé que celui observé chez les gens qui n’ont pas de problèmes de sommeil. » Source : Insomnie et conduite automobile : une combinaison choc |
Une thérapie efficace
Heureusement, des solutions existent pour traiter les problèmes de sommeil, dont l’insomnie chronique. La thérapie cognitive-comportementale de l’insomnie (TCCi) en fait partie. Les études démontrent que c’est une approche très efficace, rapporte Cloé Blanchette-Carrière. Cette thérapie fournit des techniques et des outils aux personnes insomniaques pour surmonter leur problème de sommeil. « Elle peut aussi aider les individus à déconstruire leurs craintes ou leurs peurs face au fait d’aller au lit », explique-t-elle.
La TCCi redonne du contrôle aux gens qui ont un mauvais sommeil. « En plus, si leur trouble revient, ils pourront eux-mêmes réutiliser les techniques apprises pour réajuster leur horaire de sommeil ou leurs comportements et rediriger leurs pensées », poursuit l’intervenante. En d’autres mots, elle rend les personnes plus autonomes et à l’affût de ce qui favorise un sommeil de qualité. Évidemment, les résultats peuvent varier d’une personne à l’autre.
Pour en savoir plus sur les services offerts, consulter la page de la clinique du sommeil du CÉAMS de l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal. Important : vous devez détenir une référence d’un médecin pour y avoir accès.
Des gestes bénéfiques
Adopter de bonnes habitudes de sommeil permet aussi de réduire le risque de problèmes de santé, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète et la dépression, ainsi que les accidents et les blessures . Pour favoriser l’endormissement et le maintien du sommeil, Cloé Blanchette-Carrière suggère :
- D’établir une « routine du dodo »;
- De réserver la chambre à coucher au sommeil et aux activités sexuelles;
- De garder la pièce où l’on dort fraîche et sombre;
- D’éviter la lumière bleue, les stimulants (ex. : café) et les activités physiques intenses avant le coucher.
Elle invite aussi les gens à parler de leur problème de sommeil avec leurs proches et de les y sensibiliser. « Se renseigner sur le sujet peut contribuer à développer des solutions », ajoute-t-elle en conclusion.
Besoin d’aide? Vous avez de la difficulté à bien dormir? Vos nuits sont troublées? N’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé (médecin de famille, pharmacien, psychologue, etc.). Si vous vivez un problème personnel, contactez l’Accueil psychosocial, au 514 940-3300, pour obtenir du soutien. |
Lectures complémentaires :
- Comprendre le syndrome des jambes sans repos – CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
- Comment diagnostique-t-on l’apnée obstructive du sommeil? – CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
- Sommeil : non, votre ado n’est pas paresseux! – CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
- Dormez là-dessus! – Campagne canadienne de santé publique sur le sommeil
Liens utiles :
- Centre d’études avancées en médecine du sommeil (CÉAMS)
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