Nouvelles du CIUSSS

Fractures: des causes et des conséquences à tous les âges

Dans le cadre de sa pratique, le résident en chirurgie orthopédique Jérémie Thibault a observé des différences dans les causes et les conséquences des fractures chez les enfants, les adultes et les personnes âgées. En entrevue, il partage ses constats et ses conseils pour prévenir les chutes et les blessures.

Quelles sont les causes les plus fréquentes de fractures chez les enfants, les adultes et les personnes âgées?

Les chutes ou les traumas sont les principales causes de fractures, peu importe l’âge. Chez les enfants, les blessures surviennent souvent pendant les jeux ou les activités sportives. Par exemple, ils peuvent tomber des barres parallèles au parc ou d’un vélo. Chez les adultes, les accidents de la route sont une cause importante de trauma. Les personnes amatrices de sports extrêmes courent aussi plus de risques de se blesser.

Quant aux aînés, ils sont plus fragiles, particulièrement s’ils souffrent d’ostéoporose. En chutant, ils peuvent facilement se casser la hanche, le bassin, les épaules, etc. Les gens ont tendance à être moins mobiles en vieillissant. Ils ont, de manière générale, une densité osseuse réduite, un équilibre précaire et des muscles affaiblis. C'est pourquoi l’utilisation d’aides à la marche, comme une canne ou une marchette, peut être bénéfique pour les personnes rencontrant des difficultés à se tenir debout et à se déplacer seules. 

Quand les fractures sont-elles plus fréquentes? 

Les fractures se produisent toute l’année, mais certaines périodes comportent plus de risques. Par exemple, chez les enfants, on observe plus de fractures en début d’été, à la rentrée, et en hiver. Les adultes se blessent davantage en été et en hiver, en pratiquant des activités comme le ski, la motoneige, la moto ou le VTT. Bien sûr, la saison froide est plus propice aux fractures chez les personnes âgées, en raison de la neige, de la glace et du verglas. Sinon, les chutes peuvent survenir à n’importe quelle saison.      

Le saviez-vous?

Entre 2019 et 2023, plus de 9 000 cas de fractures ont été recensés à l’Hôpital Jean-Talon (2 718) et l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal (6 321). Les régions du corps touchées étaient la tête, le visage, le cou, le thorax, la colonne vertébrale ou les membres supérieurs et inférieurs.

Quelles sont les conséquences possibles d’une fracture chez les enfants, les adultes et, surtout, les personnes âgées? 

Les enfants peuvent craindre de refaire l’activité qui a causé la chute, et donc la fracture. Si la blessure est proche des plaques de croissance, les membres peuvent être inégaux ou déformés par la suite. Chez les adultes, l’immobilisation entraîne souvent une perte de masse musculaire au membre affecté. D’ailleurs, je pense que toutes les personnes qui subissent une fracture bénéficient de la réadaptation, une période durant laquelle l’expertise des physiothérapeutes entre en jeu. C’est encore plus important chez les aînés, qui peuvent se déconditionner rapidement. Les conséquences peuvent être nombreuses : relocalisation dans un centre d’hébergement, fonte musculaire, déclin cognitif, perte d’autonomie…   

Quelles sont les précautions à prendre durant la convalescence? 

Pour favoriser une bonne récupération, il est impératif de suivre les directives du chirurgien orthopédiste ou du physiothérapeute. Par exemple, je recommande souvent aux patients de prendre des suppléments de vitamine D et de calcium pour aider les os à se réparer. Les personnes qui habitent dans des pays nordiques, comme le nôtre, ne sont pas assez exposées aux rayons du soleil pour produire une quantité adéquate de vitamine D. Un autre point important : il ne faut pas enlever les attelles ni les plâtres avant la date fixée par le médecin.

Le saviez-vous? 

Selon Ostéoporose Canada, « la vitamine D aide l’organisme à absorber le calcium, ce qui contribue à la solidité des os. (Elle) améliore également les fonctions musculaires, ce qui peut contribuer à renforcer l’équilibre et à prévenir les chutes et les fractures. »

Que faut-il faire pour bien se rétablir? 

Le fait de suivre les recommandations de son chirurgien ou de son physiothérapeute et de reprendre ses activités habituelles le plus rapidement possible peut aider à retrouver confiance en soi et en ses capacités.

Comment peut-on prévenir les chutes? 

Je conseille aux gens d'utiliser l’équipement de protection nécessaire et approprié lorsqu’ils font des activités à risque, comme le vélo, la moto, le ski, etc. En voiture, il faut attacher sa ceinture. De plus, l’alcool, la fatigue et la consommation de certains médicaments, comme les somnifères, augmentent considérablement les risques d’accident. En d'autres mots, conduire quand nos facultés sont affaiblies est toujours une mauvaise idée. En terminant, je recommande aux aînés de porter des chaussures et des pantoufles antidérapantes et de mettre des crampons à leurs bottes l’hiver. Je pense qu’il est prudent de retirer les carpettes, sur lesquelles on peut trébucher, à la maison. Ce sont de petits gestes, mais ils ont une grande importance : une chute peut être fatale pour les personnes âgées.

Connaissez-vous les groupes de prévention des chutes?

Ce programme, offert par le Centre Jean-Jacques-Gauthier, vise à diminuer les risques de chutes et de fractures chez les aînés autonomes vivant à domicile. Les participants reçoivent alors de nombreux conseils pour assurer leur sécurité à la maison. Pour en savoir plus, visitez notre page Prévention des chutes

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