Nouvelles du CIUSSS

Autisme : l'importance de combattre les mythes

Les médias parlent de plus en plus du trouble du spectre de l’autisme (TSA). Malgré tout, certains mythes persistent. « Et ceux-ci peuvent parfois influencer notre façon d’interagir avec les personnes autistes et nuire à leur intégration dans la société », explique Noémie Cusson, chercheuse en neurosciences cognitives et autisme à l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la Bourse J. A. DeSève 2020-2021 du Centre de recherche du CIUSSS du Nord-de-l'Île-de-Montréal. C’est pourquoi il est important de s’intéresser aux préjugés et de les déconstruire.

Le trouble du spectre de l’autisme, c’est quoi?

Le TSA est un trouble neurologique du développement. Présent dès la naissance, il a, entre autres, un impact sur la capacité des gens à entrer en communication et en relation avec les autres. Pour une raison encore inconnue, cet état  touche davantage les garçons que les filles.

Des mythes qui ont la vie dure...

« Les mythes proviennent d’une généralisation des traits que l’on observe souvent chez les personnes autistes. Prenons, par exemple, l’idée selon laquelle les autistes n’arriveraient pas à identifier les émotions. Ce n’est pas totalement faux. Ce n’est pas, non plus, absolument vrai », poursuit l’étudiante au doctorat en psychologie. En effet, d’après une méta-analyse récente, seulement la moitié des personnes autistes ont du mal à reconnaître et à exprimer leurs émotions. 

Plusieurs croient aussi – à tort! – que les gens ayant un TSA possèdent nécessairement des compétences exceptionnelles dans un domaine particulier. « Plusieurs films et séries télévisées ont contribué à ce mythe. Pensons à Rain Man. Le personnage de Dustin Hoffman y avait une mémoire phénoménale. Dans la réalité, les compétences exceptionnelles ne sont pas toujours impressionnantes, ni même existantes. Chaque individu est différent », rappelle Noémie Cusson. 

Des exemples générateurs d'espoir!

Si, dans la société, les goûts et les ambitions varient beaucoup d’une personne à l’autre, cela est également vrai chez les autistes. « Ils ne veulent pas tous travailler en informatique, comme certains le pensent », renchérit la chercheuse. « Ils peuvent être intéressés par des emplois à vocation sociale ou artistique. L’humoriste Louis T. et l’activiste Greta Thunberg sont de beaux exemples sur ce plan. »

D’ailleurs, de plus en plus de voix s’élèvent pour mieux faire connaître la réalité des personnes autistes, comme la docteure en psychologie sociale Julie Dachez , l’animatrice Guylaine Guay ou la tiktokeuse Valérie Jessica Laporte. « Ces personnalités jouent un rôle important dans notre perception, notre compréhension et notre acceptation des autistes », conclut Noémie Cusson.

Vous, votre enfant ou l’un de vos proches a reçu un diagnostic de TSA? Vous n’avez pas encore reçu de services d’orientation adaptés à vos besoins? Parlez-en à votre médecin ou contactez l’accueil psychosocial de votre CLSC. Ce dernier pourra vous accompagner dans vos démarches.

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