Mais qu’est-ce que la schizophrénie? Touchant environ 1 % de la population, la schizophrénie se manifeste de plusieurs façons. Les symptômes incluent, notamment, des hallucinations, des délires, des idées de grandeur et de l’apathie. « Cela veut dire que la personne n’a ni l’énergie ni la motivation pour agir. Elle va, d’ailleurs, souvent abandonner les activités qu’elle aime, comme ses cours ou son travail. Avec la médication, les pertes de contact avec la réalité vont s’atténuer, mais certains symptômes peuvent perdurer », explique Émilie de Maisonneuve. |
Prendre des informations sur la maladie pour mieux comprendre son proche
Selon la professionnelle de la santé, se renseigner sur la maladie de notre proche est hyper important, parce que cela aide à comprendre sa réalité. Il est possible d’obtenir de l’information en participant aux rencontres de la personne malade avec ses intervenants. « Vous pourrez ainsi mieux contribuer à son rétablissement. D’ailleurs, avoir des proches bienveillants, c’est essentiel pour les gens souffrant de schizophrénie », poursuit-elle.
Demander de l’aide extérieure si l’état de la personne malade empire
Une personne vivant avec la schizophrénie dont l’état change pourrait avoir besoin de voir un professionnel de la santé. Si elle ne veut pas, vous pouvez informer son médecin traitant de la situation pour obtenir des conseils. Parfois, une demande de garde provisoire en vue d’une évaluation psychiatrique peut s’avérer nécessaire. Cette procédure juridique permet aux policiers d’amener un individu à l’hôpital pour des évaluations psychiatriques lorsqu’il refuse de consulter et que son état mental représente un danger pour lui ou autrui. « Toutefois, cette démarche doit être bien réfléchie, car elle brime les droits fondamentaux de la personne. Cette dernière pourrait mal réagir, et la relation pourrait en souffrir. Évidemment, il est préférable que le proche accepte de consulter lui-même », précise la travailleuse sociale.
Pour obtenir le document de demande nécessaire, rendez-vous à votre CLSC, à votre poste de quartier ou en ligne. Pour connaître les étapes à suivre, consultez le dépliant du Service de police de la Ville de Montréal. Il contient aussi de bons conseils. D’ailleurs, les intervenants de l’accueil psychosocial peuvent donner un coup de main pour remplir le formulaire.
Écouter votre proche, sans l’encourager dans ses idées délirantes
Une personne souffrant de schizophrénie en état de psychose perd le contact avec la réalité. Elle peut alors être convaincue que ses idées délirantes sont vraies, même si elles sont farfelues ou étranges pour vous. Dans ce genre de situation, il est important de ne pas entrer dans le délire ni de la confronter. L’écoute et l’empathie sont les meilleures solutions. « Vous pouvez essayer de semer un doute dans son esprit, mais, même pour un intervenant en santé mentale, c’est une chose difficile à faire. Alors, soyez indulgent envers vous-mêmes », précise Émilie de Maisonneuve.
Évidemment, si la situation devient incontrôlable ou dangereuse, appelez le 911 pour obtenir une aide immédiate.
Schizophrénie et cannabis : un cocktail risqué La consommation de cannabis peut aggraver les symptômes psychotiques. Selon les recherches, cela peut aussi réduire l’efficacité des médicaments. Mais comment sensibiliser votre proche malade aux risques qu’il court en prenant du pot? « D’abord et avant tout, demandez-lui la permission pour lui parler de ce sujet. S’il ne veut pas en discuter, respectez sa décision. Si la personne accepte d’avoir une conversation avec vous, évitez de lui faire la morale. Parlez-lui plutôt des ressources disponibles pour l’aider à réduire ou à arrêter sa consommation », recommande la travailleuse sociale. Vous pouvez trouver de l’information fiable sur les différentes substances (effets, risques, enjeux, etc.) en vous rendant à cette adresse : aidedrogue.ca. |
Établir vos limites et les communiquer clairement à la personne malade
Être présent pour son proche malade ne signifie pas accepter tous ses comportements ni satisfaire toutes ses demandes. Il est important de lui fixer des limites claires pour ne pas vous épuiser. Cela contribue aussi à maintenir l’autonomie de la personne, ce qui est très important pour elle comme pour vous. Vous pensez peut-être que c’est plus facile à dire qu’à faire? Vous avez raison. Heureusement, il existe des organismes communautaires capables de vous soutenir et de vous outiller, comme La Parentrie, Arborescence ou Pair aidant famille.
Selon Émilie de Maisonneuve, participer à un groupe d’entraide et d’écoute pourrait vous faire du bien de plusieurs façons, par exemple, en brisant l’isolement causé par la maladie. « C’est aussi un très bon endroit pour partager vos inquiétudes et exprimer vos émotions avec des personnes qui vous comprennent et qui ne vous jugent pas », souligne-t-elle.
À retenir! Tout ne doit pas reposer sur vos épaules, et prendre soin de vous n’est pas un geste égoïste. Cela vous donne les moyens et l’énergie d’aider l’autre à long terme. |
Si vous vous inquiétez pour la santé mentale de l’un de vos proches, n’hésitez pas à communiquer avec l’accueil psychosocial du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Ses intervenants, qui offrent un service d’aide et de soutien psychologique gratuit et confidentiel, vous dirigeront vers les bonnes ressources.
Lectures complémentaires :
- Vivre auprès d’une personne présentant un trouble mental – Gouvernement du Québec
- Le cannabis et la santé mentale – Gouvernement du Canada
- L’outil pour observer et agir avant la psychose – Refer-Os-cope
- 11 recommandations pour réduire le risque de psychose lors de la consommation de cannabis – RUCMR-PSYCH
Liens utiles :
- Dépendances : alcool, drogue et jeu – CIUSSS du Nord-de-l'Île-de-Montréal
- Personne proche aidante
- Société québécoise de la schizophrénie
- Troubles psychotiques – Québec.ca
- Réseau des entendeurs de voix québécois
- Association québécoise des programmes pour premiers épisodes psychotiques
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