Dre Frédérique Bordeleau-Roy, médecin spécialisée en gériatrie à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, se veut rassurante. « Il peut être normal d’observer des changements chez ses proches vieillissants. Par exemple, la démarche peut se modifier en raison de certaines atteintes neurologiques et musculaires (léger ralentissement, mauvais équilibre…). La vitesse d’apprentissage et le traitement des informations peuvent aussi être moins rapides », affirme-t-elle. Cela dit, certains signes devraient éveiller des soupçons au sein de la famille.
Quand faut-il s’inquiéter?
Dre Bordeleau-Roy croit que la vigilance de l’entourage s’avère primordiale pour détecter un changement dans les fonctions physiques et cognitives d’une personne âgée. « De manière générale, vous devez commencer à vous inquiéter quand vous observez des comportements inhabituels chez votre parent. »
1. Votre parent a fait plus de 2 chutes au cours des 12 derniers mois. D’après le gouvernement du Canada, « les chutes sont la principale cause d’hospitalisation et de décès par blessure chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. » Elles peuvent découler, entre autres, d’un trouble moteur. Il est alors important de rencontrer un professionnel de la santé pour évaluer la situation et détecter, s’il y a lieu, la présence d’un problème.
2. Votre parent ne prend plus soin de sa maison ni de sa personne comme avant.
Par exemple, si un individu bien organisé devient brouillon, cela devrait soulever des doutes. « Cette notion s’applique aussi à la prise des médicaments, aux finances, à la conduite automobile, à l’hygiène corporelle… Ce peut être une bonne idée de jeter un coup d’œil aux piluliers et aux factures avec l’accord de votre parent. Si vous observez un changement dans son fonctionnement ou sa routine, cela vaut la peine d’aller consulter un médecin », souligne la gériatre.
3. Votre parent se renferme dans la solitude. Les gens âgés qui se rendent compte que leurs capacités diminuent peuvent avoir tendance à éviter, par gêne ou par honte, les situations qui mettent en lumière leurs difficultés. « Certaines personnes veulent camoufler leurs différents problèmes, et elles s’isolent », confirme Dre Bordeleau-Roy. D’ailleurs, une consultation médicale s’impose si votre parent montre des signes d’anxiété, de dépression ou de lassitude (fatigue, ennui, découragement…). Il en est de même s’il change de personnalité. En effet, il y a anguille sous roche quand des individus de nature aimable, douce ou pudique deviennent soudainement colériques, agressifs ou impolis.
À retenir! |
Vous êtes inquiet pour l’un de vos proches? Vous pouvez communiquer avec l’Accueil psychosocial. L’intervenant avec lequel vous discuterez vous dirigera vers la meilleure ressource possible selon votre situation.
« D’ici 2050, près de 2 millions de personnes au Canada pourraient vivre avec un trouble neurocognitif. » Source : Société Alzheimer |
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